Tu m’envoies un mail ? d’Emmanuelle Friedmann

4ème de couverture :

Annonce publiée par : l’Entreprise
Poste à pourvoir : Chef
Mission : Tu es méchant(e), tu aimes humilier les gens ? Tu rêves de martyriser une équipe dans une atmosphère de guerre généralisée ? Rejoins-nous, tu vas pouvoir te défouler et faire beaucoup de mal autour de toi.
Profil : Ambitieux(se), manipulateur(rice), autoritaire, caractériel(le)
Vos collègues ont les dents qui rayent le parquet et sont prêts à tout pour accéder à l’échelon supérieur ? Ils emploient un vocabulaire compliqué, ponctué de sigles incompréhensibles et de mots en anglais ? Ils envoient une bonne centaine de mails par jour, tous en copie à la direction et vous snobent lorsque vous n’êtes pas assez « pro-actif » ? Votre quotidien est fait de machine à café, d’ordinateurs, de réunions et de plateaux repas ?
Bienvenue dans le monde de l’entreprise !

Une jeune femme, nouvellement embauchée au sein du service communication d’une grande entreprise, tente de survivre dans cet univers surréaliste et impitoyable. Elle évoque avec beaucoup d’humour et d’ironie son quotidien.

Emmanuelle Friedmann est journaliste.

Mon avis :

« Tu m’envoies un mail ? » est un livre que j’ai reçu grâce à un partenariat, alors bien sur j’avais hâte de le lire. Qui dit premier partenariat, dit première excitation .
Dans ce livre, nous sommes tout de suite plongé dans le monde du travail.
Une nouvelle embauchée arrive au service communication d’une entreprise qui ne connait pas la notion de ce mot.
Cette jeune femme essaye de s’intégrer et se rend compte que ce n’est tout sauf facile quand tout le monde se tire dans les pattes.
J’ai aimé ce livre car ce n’est pas le genre de livre que je lis habituellement, et qu’il traite d’un sujet assez commun. L’auteur a réussi a nous parler du sujet de l’entreprise de façon originale et décalée.
Si on se met à la place du personnage principal, c’est sur que le monde de l’entreprise nous parait dur et intenable, après caricaturé ou réel…Certaines anecdotes nous font sourire .

Par conséquent, il n’y avait pas forcément de suspense et je trouve le livre  assez monotone.

Malgré tout je suis contente de l’avoir lu car ce livre est à prendre au second degré et est assez ironique.

Malgré cet avis mitigé sur ce livre, peut être changerais-je d’avis , une fois dans le monde du travail. (dans quelques mois donc…)

Je vous laisse avec un petit extrait que je trouve assez explicite :
« Cette femme était étonnante. Rien de ce qu’elle disait n’avait de sens finalement : elle semblait persuadée de m’avoir dit des choses qu’elle ne m’avait même pas dites, et elle exigeait de moi, en signe de fidélité, que je l’informe des choses dont je l’avais déjà informée. » p .23

Bonne lecture !

Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates de Mary Ann Shaffer & Annie Barrows

4ème de couverture :

Janvier 1946. Londres se relève douloureusement des drames de la Seconde Guerre mondiale et Juliet, jeune écrivaine anglaise, est à la recherche du sujet de son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d’un inconnu, un natif de l’île de Guernesey, va le lui fournir ? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre son monde et celui de ses amis – un monde insoupçonné, délicieusement excentrique. Celui d’un club de lecture créé pendant la guerre pour échapper aux foudres d’une patrouille allemande un soir où, bravant le couvre-feu, ses membres venaient de déguster un cochon grillé (et une tourte aux épluchures de patates…) délices bien évidemment strictement prohibés par l’occupant. Jamais à court d’imagination, le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates déborde de charme, de drôlerie, de tendresse, d’humanité Juliet est conquise.

Mon avis :

J’avais beaucoup entendu parlé de ce livre et pourtant il est bien resté 6 mois sur ma PAL avant que je ne me décide enfin à l’ouvrir (et encore, parce que je me suis inscrite à la LC sur Livraddict et qu’il ne me restait que 4 jours avant l’échéance, honte à moi…).
Avec le recul, autant vous dire que je regrette d’avoir attendu si longtemps !

Ce livre est une petite merveille, une bouffée d’oxygène.

Roman écrit sous forme épistolaire (on ne lit que des lettres) on suit la correspondance entre Juliet, (personnage central au sens de l’humour ravageur  et qui n’a pas la langue dans sa poche) son attaché de presse, son éditeur, sa meilleure amie et bien sûr, les membres du cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates.

Ce groupe, formé pendant l’occupation allemande, est composé d’une dizaine de membres, chacun étant bien sûr différent des autres mais ayant surtout vécu l’occupation de manière différente.
Tour à tour drôle, surprenant et sentimental, ce livre peut paraître « léger » (dans son style) mais décrit néanmoins avec brio les conditions de l’occupation : les couvre feux, les restrictions alimentaires, la vie des prisonniers étrangers… Amour et amitié sont aussi au rendez-vous, même entre les occupés et les soldats allemands – vérité qu’il est aussi intéressant de prendre en compte.
Au travers de tous ces personnages attachants, (que l’on aurait tant envie de rencontrer), Mary Ann Shaffer traite d’un sujet difficile avec beaucoup d’émotions.

Revenir sur ce livre pour vous en parler réveille le plaisir que j’ai éprouvé en le lisant, mais aussi la nostalgie qui fut la mienne en le refermant. Avec même une pointe de tristesse pour l’auteure, morte avant la sortie du livre sans en connaître le succès, et dont le flambeau a été repris par sa nièce Annie Barrows.

Je sais que je le relirai, ce qui ne m’est arrivé qu’une fois, et que je prendrai plus de temps pour apprécier chaque lettre, chaque échange, chaque sentiment.

Que vous dire de plus ? Lisez-le, de toute urgence.

Les avis des autres lecteurs de cette LC (emballés comme moi pour la plupart) :
Heclea, Evy, Belledenuit, Melcouettes , Jelydragon, Amandine, Neph, Ana76, Djak (dont l’avis est plus mitigé), Sita, Setsuka et Linou.

Frisson de Maggie Stiefvater

Attention, risques de spoilers !

Grace a été mordue par des loups à 12 ans et est sauvée in extremis par l’un d’entre eux.
Ce dont elle se souvient de son sauveur : ses yeux jaunes, si humain (c’est vrai que l’on croise souvent des hommes aux yeux jaunes hein ?).
Aujourd’hui notre héroïne à 17 ans et tous les hivers elle voit (et attend) son loup qui ne s’aventure pourtant jamais hors de la frontière de son jardin. (la relation est déjà platonique, et je peux vous dire que nous ne sommes pas au bout de nos peines).

Un jour, alors qu’un des élèves du lycée est mordu par un loup une chasse est organisée, et un loup est touché, je vous laisse imaginer lequel…
Et devinez qui se transforme alors miraculeusement en humain (agonisant) et se retrouve dans le jardin de Grace en tenue d’adam ? (quelle chance quand même qu’il ait pu se traîner jusqu’au jardin de la belle, ça aurait été dommage qu’il se transforme dans la forêt et qu’il meure de la suite de ses blessures). Rassurez-vous, il va s’en sortir et au cas ou vous ne vous y attendiez pas : ils vont tomber amoureux.

Mais attention, leur amour n’est pas simple : Sam peut à tout moment se retransformer en loup, car c’est l’hiver et qu’il fait froid.
Comble de leur malheur, il sait que quand il reprendra son apparence lupine, il ne redeviendra jamais plus humain…
C’est pourquoi pendant 350 pages platoniques, nous avons le droit à toutes les mises en scène possibles pour que Sam ne soit que le plus rarement exposé au froid.
C’est vrai qu’il faut bien 350 pages pour que nous autres lecteurs puissions comprendre qu’une exposition au froid transformerait notre cher Sam.

Bon je suis mauvaise langue, il se passe quand même quelque chose pendant ces pages : Un loup (femelle) de la meute vient faire pipi sur la terrasse de Grace, histoire de marquer son territoire et montrer sa jalousie… Et ça, je peux vous dire que quand on s’ennuie sévèrement, ce n’est pas rien!

Par contre n’espérez pas de sensualité non plus. Quand je vous dis qu’il ne se passe rien, c’est à tous les niveaux… Non pas que je sois obsédée mais bon, si déjà il n’y a pas d’intrigue, ni de rebondissements, au moins qu’on les sache heureux et épanouis.  Mais non je vous dis, pas la peine d’espérer : même pas un petit bisou plus appuyé, alors qu’ils dorment ensemble pendant des plombes…

Reconnaissons tout de même que les 100 dernières pages sont prenantes (mieux vaut tard que jamais) : d’autres personnages prennent enfin de l’importance, il y a du suspens, des rebondissements inattendus (ou presque), on est (enfin) pris par l’histoire et on ressent finalement toutes les émotions qui ont tant manqué au trois premiers quart du livre !

En ce qui me concerne, je trouve que la fin peut être une fin en soi : mais bien sûr,  il y a une suite, et du coup, je ne suis pas encore convaincue que je la lirai (même si il faut l’avouer, on a quand même envie de savoir si Sam trouvera une solution pour rester humain)…

Vous l’aurez compris, je ne suis pas emballée, il aurait fallu 200 pages de moins pour que ce livre soit bon.

Méto de Yves Grevet

L’histoire : Une Maison, sur une île, des garçons y vivent dès 12 ans. Ils n’ont aucun souvenir de leur vie d’avant.
Ils ont tous des noms romains : Romus, Claudius, Paulus. Tous sauf Méto.
Les plus âgés encadrent les plus jeunes. Car là bas, tout y est plus dur que n’importe où ailleurs : les règles et les emplois du temps sont hitlériens et les « jeux » sont d’une extrême violence.
La moindre erreur, comme de parler pendant la chorale, vaut un jour ou plus à passer dans le « frigo », pièce à zéro degré dont les enfants ne ressortent que rarement indemnes.
Pour surveiller tout ce petit monde, les César, gardiens sans cœur qui font régner l’ordre et la peur.
Les cours sont théoriques, beaucoup de sujet ne sont jamais abordés et les enfants ne savent pas grand chose de ce qu’est le monde en dehors des frontières de la Maison.
Ils n’ont jamais vu une femme, ne connaissent pas la notion de famille, de père et de mère…

Après un séjour prolongé au frigo et une rencontre inattendue là bas, Méto commence à se poser des questions. Il veut comprendre ce qui se passe hors de la Maison, ce que deviennent les garçons devenus trop grands pour rester là bas, pourquoi ils sont drogués, qui est à l’origine de leur vie lobotomisée.
Manipulation, trahison, suspens, espoir et peur…
Méto pourra t-il changer le cours des choses ? En qui peut-il avoir confiance ?
Ce qu’il va découvrir n’est il pas pire que sa petite vie parfaitement ordonnée ?
Arrivera t-il à quitter les César, la Maison, et celui qui est à la tête de cette organisation ?

Mon avis : Pour le savoir, il faut lire ces 3 tomes qui sont tout simplement géniaux. Il n’y a pas une seule longueur et une fois commencée, on ne peut plus lâcher cette série tant elle est prenante.

Au-delà de son suspense haletant, cette série donne à réfléchir sur la cruauté de la société actuelle, sur les liens familiaux, sur les choix que nous pouvons faire, souvent de manière égoïste, et leurs conséquences. Et bien sûr, sur la façon dont une poignée de dirigeants peut changer la face du monde à force de manipulations et de lavages de cerveau. Enfin – et heureusement – l’espoir et l’amitié sont aussi de la partie.

Chaque livre amène son lot de réponses, d’actions et de rebondissements. En effet, les tomes 2 et 3 ne perdent pas en intensité, bien au contraire. En somme, un grand coup de cœur.

L’avis de Clarabel qui a aussi adoré et grâce à qui j’ai découvert cette série : ici.

D’un autre monde, Claude Crozon

Résumé :
1914. Appelés sous les drapeaux, les hommes de la famille Kergalin sont arrachés à leur Bretagne natale. Ils reviendront blessés ou traumatisés. Désormais, pour eux comme pour les femmes, qui ont dû s’organiser en leur absence : « Rien ne sera plus comme avant… »

Vaste fresque familiale éclairant notre temps, ‘D’un autre monde’ raconte l’épopée d’une famille dans le siècle. Emportés par le grondement de l’Histoire, les Kergalin trouveront un point d’ancrage dans leur grande maison.

Affrontant le fracas des guerres & les assauts de la modernité, héros ou lâches, tour à tour jouets & maîtres de leur destin, ces hommes & ces femmes nous touchent comme s’ils étaient les membres de notre propre famille.


Mon avis :
Claude Crozon, psychiatre & psychologue, nous emmène au confins de la Bretagne pour nous raconter la vie d’une famille tout au long du siècle dernier. Une histoire créée comme des souvenirs extirpés de leurs repos par la plus jeune de la famille, Pauline. Une saga qui commence à la Première guerre mondiale & qui se termine à notre époque, en 2001.

La base historique rend le livre plus réaliste à mes yeux, plus ‘vrai’, car certains repères permettent de dater les évènements qui se passent dans la famille, même si certaines fois, on s’y perds quand même. L’atmosphère du livre est chaleureuse, on aurait envie de s’asseoir dans cette grande maison & y rester éternellement, laisser la vie défiler dehors & juste profiter. Le paysage breton est fascinant & le livre lui rends très bien toute sa splendeur.

Un petit bémol à mes yeux : trop de personnages qui s’entrecroisent. Au tout début, il est facile de suivre qui est qui étant donné que nous n’avons que la base de la famille mais dès qu’arrivent la période 1933-1947, ils deviennent trop nombreux. Il apparait des personnages à presque toutes les pages & on s’y perds. A certains moment, je devait m’arrêter & chercher qui était un tel dans la famille tellement elle devient grande & éparpillée. Un petit arbre généalogique à la fin du livre aurait pas été de refus. A part ça, les personnages sont très bien décrit, aussi bien physiquement que psychologiquement, on remarque le métier de l’auteur. Le point positif est que, bien qu’ils fassent tous partis de la même famille, il ont des caractères différents, des chemins différents (comme lors de la Seconde Guerre mondiale, très représentative) & c’est tellement réaliste.

Pour conclure, je dirais qu’un spin-off de certains personnages ne seraient pas de refus grin22 & que si le livre avait été réalisé en 5 tomes bien distinct (un tome pour chaque partie), ça n’aurait pas déplu non plus (certaines fois, l’histoire va trop vite).

Merci au forum Livraddict & aux Éditions Robert Laffont pour ce partenariat.