La confrérie de l’horloge, Arthur Slade

Résumé perso :

Le Dr Hyde, un savant fou qui travaille sur une solution chimique qu’il teste sur les animaux, va intégrer la mystérieuse « confrérie de l’horloge » et y approfondir ses expérimentations.

Modo, le garçon laid et difforme, est acheté à un an par Mr Socrate à un couple de bohémiens. Sa particularité ?  le pouvoir extraordinaire de déformer ses traits à souhait… Modo vit alors reclus dans un manoir ou il est initié aux arts martiaux, à l’histoire et à la géographie. Il attendra 15 ans pour être lâché en plein Londres où l’attend une mission…
Très vite, les deux histoires vont se rejoindre.

Mon avis :

Avant tout, je tiens à remercier mille fois les éditions JC Lattès (Le Masque),  et livraddict de m’avoir permis de lire ce livre que j’ai A-DO-RE !

Dès les premières lignes, nous sommes happés par l’histoire et chaque nouveau chapitre amène son lot de surprises et d’étonnements. Même moi qui, (je l’avoue, non sans honte), aime feuilleter la fin et le milieu des livres, j’ai été de nombreuses fois surprise et déconcertée  par la tournure des évènements ! C’est dire !

Ainsi, dès le début nous nous retrouvons à nous interroger :
Quel est le lien entre la Confrérie et le mystérieux Mr Socrate ? A quoi ce dernier destine-t-il le jeune garçon ? Quel rôle va jouer Octavia, la belle jeune fille du même âge au caractère bien trempé?
Les intrigues se croisent sans relâche et les plans les plus machiavéliques se mettent en place dans un Londres du 19ème dans lequel on ne se risquerait pas à s’aventurer…

On s’attache aux personnages – tour à tour troublants, touchants, drôles, détestables, mystérieux. Chacun a son importance, son rôle à jouer, y compris ceux que l’on croit initialement secondaires et qui trouveront  une place essentielle dans l’histoire.

En conclusion, il n’y a pas la moindre longueur tout au long de ces 300 pages : cet ouvrage, qui n’est pas sans rappeler « Notre dame de Paris » de V.Hugo, est riche en suspense et en action. Ce serait dommage de passer à côté.
J’attends le tome 2 avec impatience.

Les fiancés de l’éternel, Philippe Crocq & Jean Mareska

Quatrième de Couverture :

Alain Delon et Romy Schneider ont toujours fait rêver des millions d’amoureux. Couple légendaire, formé de deux trop fortes personnalités, il ne pouvait résister au quotidien ordinaire, mais laisse une trace indélébile dans les mémoires. Un jour, les images et les clichés de ces fiancés éternels ne furent plus suffisants, on écrivit leur histoire… Voici donc le destin glamour de ces deux acteurs mythiques. Les auteurs nous livrent toute la dimension de leur amour passionnel, leur complicité et la beauté de leurs sentiments, mais ils dévoilent également leurs réconciliations chaotiques et les zones d’ombre de leurs passés. Au travers de documents, de témoignages et de photographies, Philippe Crocq et Jean Mareska nous révèlent, avec un vrai plaisir nostalgique, ces deux parcours entrelacés. Emotion et anecdotes permettent de voir et revoir, en gros plan, les plus belles scènes de cette flamboyante histoire d’amour !

Dans le cadre d’un partenariat Livraddict avec les éditions

Lorsque les éditions Alphée ont pris contact avec Jess il y a quelques mois pour la mise en place d’un partenariat, cette maison d’édition a souhaitée bousculer un peu les habitudes prises en proposant aux bloggueurs intéressés par l’initiative de recevoir de temps à autre des livres mystères. Entendez par là des livres qui ne seraient pas préalablement choisis par le bloggueur en question et dont il ne saurait rien avant d’ouvrir l’enveloppe déposée dans sa boite aux lettres. C’est ainsi qu’à ma grande surprise est arrivé chez moi : Alain Delon – Romy Schneider, les fiancés de l’éternel. Un titre qui je vous l’avoue bien volontiers n’aurait autrement fait parti de mes lectures du mois.

Je n’ai jamais été très porté sur le cinéma, le cinéma Français sans doute moins que les autres. Je suis d’une génération qui a été bercée par « la dernière séance » de Mr Eddy ou l’on portait plus souvent le stetson que la plaque du 36 quai des orfèvres, et ou les filles de saloon portaient rarement de robes à crinolines semblables à celle de l’Impératrice  Sissi. J’ai néanmoins relevé le défi, voici ce qui en ressort.

L‘ouvrage s’ouvre comme un générique de série télévisée ou l’on verrai sur deux écrans côte à côte l’évocation rapide, en quelques scènes, de la jeunesse de nos deux héros. L’adolescence turbulente d’une part du banlieusard Parisien, sa mobilisation et son bref passage au Tonkin, puis son retour dan l’hexagone, son désoeuvrement, sa vie d’expédients enfin avant que son regard de glace ne croise celui de la caméra. L’enfance ouatée d’autre part, l’adolescence dans la haute bourgeoisie Autrichienne, puis le triomphe  rémunérateur mais peu satisfaisant dans une trilogie en quatre actes sur un fauteuil Impérial Viennois pour finir.  Ces deux là n’avait absolument rien en commun, pas si étonnant que cela des lors qu’ils aient vécus une telle passion.

Une passion que les auteurs nous présentent comme autant de petits paragraphes qui viennent encadrer ce cahier central de clichés couleurs d’un couple de cinéma qui fit couler beaucoup d’encre dans les presses People de l’époque et défraya la chronique des amoureux du septième art. L’on pourra être touché par cette histoire d’amour sublimée qui comme toute les premières fois aura un goût d’éternité très particulier pour les deux tourtereaux, l’on pourra être agacé par les manquement de l’un ou les caprices de l’autre. Au final et tout en évoquant plus d’une centaine de film c’est tout un pan du cinéma français que nous fera revivre les deux auteurs, qui on le sent connaissent et aiment leurs sujets.

Ma culture cinématographique très éloignée du sujet, le peu d’intérêt que je porte d’ordinaire aux Peoples auraient du me pousser très rapidement vers un abandon, pourtant, et même si la lecture n’en a pas été réellement aisée, j’ai appris au cours de celles ci qu’un Samouraï fusse t’il Ronin et le plus indépendant qui soit peut rester à jamais marqué et attaché à une anxieuse et délicate fleur Autrichienne…

HTTP:// Avez-vous déjà lu un blog ? de Frankie Ventana

Quatrième de couverture :

Il est en ce monde un réseau traversé d’autoroutes, de routes secondaires, de chemins parallèles entrecroisés d’une multitude d’intersections et de connexions, autant de fils déployés sur l’immense toile du Web, autant d’informations se propulsant à la vitesse de la lumière, autant de sources venues de tous horizons, alimentant, d’un simple clic, une étroite collaboration entre la machine et l’humain.

Que ce soit au moyen de blogs, de médias citoyens, de sites alternatifs, l’internet reste le plus sûr moyen de combattre la généralisation des idées, les préjugés faute d’information, les amalgames issus de la méconnaissance des sujets.

Un cinquième pouvoir qui ouvre de nouvelles perspectives et nous incite à réfléchir par nous-mêmes, avant que d’autres ne le fassent à notre place.

Mon avis :

Si la quatrième de couverture laisse à penser que l’on s’apprête à s’abîmer dans une réflexion sur les pratiques d’Internet (« Un cinquième pouvoir qui ouvre de nouvelles perspectives et nous incite à réfléchir par nous-mêmes, avant que d’autres ne le fassent à notre place »), et en particulier celles des blogs, un petit coup d’œil sur le sommaire, rebaptisé « Navigation », introduit un doute.

Finalement, point de grande théorie sur l’Internet, mais plutôt une séance de travaux pratiques sur ce que peut apporter ce nouveau mode d’information. Cet ouvrage au titre surprenant est un recueil de vingt-deux chroniques de l’auteur sur un blog qui dépend d’un grand quotidien gratuit.

L’ensemble est organisé en quatre thèmes (« Femmes improbables », « Eternel », « Pourquoi eux ? », « Sociologie »). A mes yeux, ce sont davantage deux catégories de textes qui se dégagent : d’une part, les billets qui traitent de culture générale, dans une acceptation très large du terme, et d’autre part, ceux qui abordent ce que l’on nomme trivialement des sujets de société.

Les premiers sont plus que plaisants à lire. Ils sont documentés, bien construits et truffés de références précises, parfois même bibliographiques. Parmi ces textes, on trouve des biographies (des femmes telle Alexandra David-Néel, des personnages plus que connus comme Jim Morrison, mais aussi un poète médiéval  – Omar Khayyâm – auquel Amin Maalouf a consacré un ouvrage), des retours sur la mythologie antique ou encore une description historique des rues de Paris. Ces billets nourrissent la culture du lecteur ou éveillent les souvenirs de lectures antérieures. Ils incitent à aller voir davantage par soi-même et illustrent ce que l’on attend souvent d’Internet, à savoir l’accès à des connaissances nouvelles.

En revanche, les textes qui proposent une réflexion sur des thèmes de société sont plus rébarbatifs. Ils s’efforcent d’organiser les poncifs sur chaque sujet (l’alcool ou  l’amour pour n’en citer que deux). Le ton est plus moralisateur, parfois un peu larmoyant, le style moins incisif. On se prend à compter le nombre de pages restant avant la fin de cette resucée des discours maintes fois entendus à la radio ou lus dans les journaux. Et c’est là que la mansuétude du lecteur s’effrite. Alors il repère mieux ce qui nuit à la qualité des textes, les fautes d’orthographe ou de syntaxe qui sont un peu nombreuses. Il est par exemple dommage qu’une réflexion bien menée sur la religion soit desservie par l’oubli récurrent de la majuscule au mot Eglise, lorsqu’il désigne l’ensemble des fidèles ou les autorités ecclésiastiques catholiques – alors qu’avec une minuscule le même mot désigne le bâtiment religieux.

Malgré ces imperfections ponctuelles, la lecture de cet ouvrage laisse une impression générale satisfaisante. On se souvient davantage de la mise en perspective historique du jeu de Go ou de la réhabilitation d’Immanuel Velikovsky que de la litanie sur « les plus malheureux que nous ». Et il ne serait pas étonnant que le lecteur se laisse tenter par un détour sur le blog de l’auteur, histoire de découvrir d’autres de ses chroniques.

Je tiens à remercier les éditions Kyklos et Livraddict pour le partenariat qui a permis cette lecture.

Cet Homme-là, Eve de Castro

“Elle a joué tapis sans même l’avoir embrassé. Toute sa vie sur la table et elle ne connaissait alors de cet homme que deux grandes mains, une chaleur, une voix.”
Il vient du bout du monde, il n’a pas de diplôme, pas d’argent, pas d’attaches.
Elle est le fruit d’une éducation d’un autre âge, elle a une famille parfaite, un métier exigeant, un carcan de certitudes.
Il s’oublie dans le corps des femmes.
Elle se fuit dans les mots.
Depuis l’enfance, ils se cherchent.

Ils s’accrochent l’un à l’autre.
Ensemble, ils tombent au fond du puits.

Bonjour tout le monde !
Je m’appelle Lilith et j’ai l’honneur d’être publiée pour la première fois sur le blog de Livraddict pour vous livrer mon avis sur Cet homme-là d’Eve de Castro que j’ai eu la chance de lire en partenariat avec les Editions Robert Laffont ! Vous pouvez également trouver cette critique sur mon blog !

Ce qui m’a attirée vers ce livre, c’est sa couverture. Je sais qu’on ne juge pas un livre à sa couverture – et dans le cas de Cet homme-là, c’est dommage – mais en la découvrant la première fois, j’ai imaginé un roman débordant de passion et d’emportements. Lorsque j’ai enfin reçu le livre, j’ai trouvé que c’était un très bel objet et sa double narration m’a plu. Je l’ai commencé sur le champ.

Cet homme-là d’Eve de Castro est divisé en deux parties : Enfances et Spirale.
La première partie raconte, comme de juste, alternativement l’enfance de Roméo – pauvre mauricien – et de Marie – fille de sangs bleus l’éduquant selon des principes aussi rigides que désuets – vivants chacun dans leur bout du monde respectif. La seconde partie, Spirale, décrit, toujours selon le principe de la narration alternée (une fois Marie, une fois Roméo), leur « vie commune ». Comment Marie abandonne sa vie pour être avec Roméo et comment Roméo tente de trouver sa place dans le monde formaté de Marie. Cette partie raconte leur chute « au fond du puits ».

Mon avis sur ce livre est mitigé pour plusieurs raisons :

Premièrement, la partie enfance est assez ennuyeuse, on ne sait pas combien de temps se passe entre chaque chapitre et on imagine toujours une Marie de huit ans alors qu’elle en a seize. Roméo, de son côté, « raconte » les choses au présent, comme il parlait à l’époque, n’ayant aucune connaissance du passé. C’est assez troublant et cela donne l’impression qu’il ne grandit pas et a toujours dix ans.

Deuxièmement, c’est une sorte de narration indirecte puisqu’on a l’impression de se trouver dans la tête des personnages mais que le récit est à la troisième personne. C’est étrange mais pas fondamentalement dérangeant, en réalité.

Troisièmement, si la narration alternée est une idée fantastique pour ce genre de roman, il n’en reste pas moins qu’une distance importante est établie avec le lecteur du fait du type de narration. Tout est raconté comme si cela s’était passé il y a fort longtemps mais en même temps, à cause de cette double narration, on a l’impression que les choses sont racontées au fur et à mesure. C’est une dissonance, un paradoxe assez désagréable.

Enfin, c’est un récit qui emmène ses protagonistes au fond d’un trou, qui les déchire et les laisse pantelants parce qu’il est fait de non-dits. Si les personnages s’étaient parlé vraiment, l’histoire n’aurait pas eu lieu de cette façon. Dans le genre, j’avais largement préféré Autant en emporte le vent. Cependant, c’est l’histoire qu’a voulu raconter Eve de Castro et si je n’y ai pas été très sensible (sans doute parce que je crois dur comme fer que ce genre de relations, où rien ne relie les êtres que le sexe et un amour que rien n’explique, où les personnages n’ont rien en commun est voué à l’échec. Il faut pour moi un minimum de centres d’intérêts communs, sinon, rien ne fonctionne parce qu’on n’a rien à se dire.), j’ai apprécié son style, ses mots bien choisis, ses personnages à la fois caricaturaux et originaux (oui, je sais, c’est incompréhensible, donc lisez le livre si ça vous intrigue !) m’auraient plu si je m’étais sentie assez proche d’eux pour m’identifier à eux (mais c’est là que la narration intervient…).

J’ai beaucoup aimé l’idée de la double narration et de la double partie, tout est double dans ce livre et c’est ça qui est bon, puisqu’il s’agit avant tout de l’histoire de deux personnes. J’ai apprécié les essais qu’Eve de Castro a fait sur la narration (même s’ils m’ont empêchée d’apprécier), c’était très original (oui, je sais, je suis paradoxale).

Enfin, je voulais glisser un mot sur une chose que j’ai trouvé étrange, dans ce livre. Peut-être est-ce fait exprès mais je voulais le souligner : Eve de Castro a choisi d’appeler son héroïne Marie del Prato et d’en faire un auteur qui écrit son histoire avec Roméo. De plus, le livre est dédié au « petit garçon sous la veranda », qui est le plus cher souvenir de Roméo dans l’histoire. L’entremêlement de l’histoire et de la réalité est troublant. Est-ce du vécu ou bien c’est ce qu’elle essaie de nous faire croire ?

En résumé, l’histoire ne m’a pas touchée parce que je n’aime pas ce genre d’histoire. J’ai apprécié le style d’Eve de Castro et si la narration choisie m’a éloignée de l’histoire encore plus, je ne regrette pas d’avoir découvert cet auteur et je tenterai peut-être de lire d’autres de ses livres !

Merci beaucoup aux éditions Robert Laffont de m’avoir permis de découvrir cet auteur et ce livre !

La traque de Muriel et Patrick Spens

Avant de se plonger dans la Traque, je tiens à remercier les éditions du Cherche-Midi qui ont permis cette lecture en partenariat.

Un jeune officier SS, proche de Rudolf Hess, est assassiné à Paris pendant l’été 1942. L’enquête est confiée à Roger Fontenoy, inspecteur de police, mais surtout ancien camarade de combat du soldat allemand au cœur de la guerre d’Espagne. Loin d’accepter l’hypothèse de l’attentat terroriste que les autorités allemandes suggèrent avec force, Fontenoy cherche à élucider le crime et se trouve mêlé à une entreprise qui dépasse ses compétences parisiennes. Il découvre ce qu’est la traque menée par son ami, ainsi que les dessous d’une sombre affaire de famille.

La Traque propose une intrigue dense, avec de nombreux protagonistes, un enchaînement de rebondissements bien amenés dans l’ensemble. On ne s’ennuie pas à suivre cette enquête. D’autant plus que le contexte, celui de l’Occupation, est peint avec beaucoup de nuance. Au-delà des descriptions du Paris occupé, c’est la réflexion menée par les auteurs sur l’ambivalence des sentiments du héros qui oscille entre son passé de phalangiste aux côtés des franquistes et son dégoût de la politique antisémite de la France. Les références à la vie politique française des années 1930 et de l’Occupation sont nombreuses, assez claires pour le béotien en la matière, mais plus pertinentes encore pour un lecteur bien renseigné sur le sujet. Les personnages secondaires sont aussi complexes que le héros, qu’il s’agisse du jeune officier nazi mêlé aux anarchistes espagnols ou du romancier insaisissable qui peint avec brio la misère de l’Amérique latine.

L’intérêt du lecteur, pour l’intrigue comme pour l’évolution des personnages, est cependant entravé par la structure du roman, qui mêle des récits à la première comme à la troisième personne, des rapports officiels des services allemands, des compte-rendus de lecture, ainsi que des extraits de journal intime. Cette multiplication des points de vue et des types de récit rend parfois l’ensemble confus, trop haché. Le début du roman, surtout, est laborieux, car il accumule des rapports des autorités nazies qui pourraient rebuter un lecteur peu motivé.

Si j’ai pris plaisir à cette lecture, c’est en raison non seulement de l’intrigue et des personnages qui ont su me séduire, mais aussi de l’arrière-plan historique qui est parvenu à éveiller des souvenirs de lectures antérieures sur la période de l’Occupation.